
Face au "sentiment d'abandon" vécu dans certains territoires et au "besoin de proximité" des services publics, les députés ont avancé jusque tard dans la soirée du mercredi 3 avril des propositions diverses dans le cadre du Grand Débat. Dans un hémicycle clairsemé, les orateurs se sont succédé pendant plus de trois heures à la tribune pour aborder l'"organisation de l'État et des services publics", dernier des quatre thèmes à leur menu.
Pour répondre au "besoin de proximité" et à l'"exigence d'efficacité" des citoyens, les députés LREM ont notamment proposé "des guichets sociaux uniques" dans les mairies en zone rurale, ou défendu l'idée du retour du conseiller territorial. Beaucoup ont appelé à "poursuivre le processus de décentralisation".
Pour LR, Damien Abad a estimé que "la fracture territoriale est la mère de toutes les fractures". Il a appelé à un "acte III de la décentralisation" avec un "grand plan Marshall en faveur des territoires" sur des sujets comme le numérique ou la santé. Laure de La Raudière (UDI-Agir) a préconisé entre autres que "chaque citoyen dispose des coordonnées d'un agent administratif" polyvalent pour l'aider dans ses démarches.
Les trois groupes de gauche ont invoqué l'"urgence à construire un bouclier de services publics" (PS), les défendant comme le "patrimoine de ceux qui n'ont rien" (LFI) et un "outil majeur de l'égalité des droits" (PCF), tandis que Sylvia Pinel (Libertés et Territoires) a réclamé un "moratoire" sur leur fermeture et appelé à "plus de déconcentration" et un "choc de décentralisation".
Prenant la parole dans la foulée, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, accompagné de trois autres membres du gouvernement, s'est étonné que certains orateurs soient partis avant même d'avoir entendu la réponse donnée à leurs interpellations.
"Nous devons améliorer le service public dans nos territoires", sans aggraver la dépense publique, "un paradoxe difficile à résoudre", a-t-il affirmé. Sur le rôle de l'État et l'organisation territoriale, il a plaidé qu'"il ne faut pas jeter le bébé État-nation avec l'eau du bain de la colère ou de la modernisation", jugeant notamment l'idée du conseiller territorial "intéressante".
Le ministre coanimateur du Grand Débat Sébastien Lecornu a souligné que le chef de l'État avait donné "le go" pour l'ouverture d'un chantier de décentralisation, regrettant d'avoir "peu entendu" de propositions sur le sujet.
Gérald Darmanin a aussi reconnu, après de nouvelles critiques d'élus, que l'exercice pouvait "apparaître un peu frustrant" sans "propositions concrètes". Mais a-t-il ajouté, "la symbolique est forte, les parlementaires se sont exprimés avant le gouvernement".
Après deux jours de débats au palais Bourbon, la séquence se poursuivra à l'Assemblée mardi 9 avril par une déclaration du Premier ministre, suivie d'un débat sans vote. La veille, le gouvernement aura livré la synthèse des contributions des Français.
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