
Comme la plupart des zones rurales, le département des Hautes-Pyrénées souffre d'un déficit de médecins. Et si la mise en place de maisons de santé a permis d'améliorer l'accès aux médecins généralistes, consulter un spécialiste demeure un parcours du combattant. Un constat qui a conduit le Centre européen des technologies de l'information en milieu rural (Cetir) - association créée en 1998, regroupant Matra (filiale d’EADS), le département des Hautes-Pyrénées et la communauté des communes devenue en 2017 communauté de communes Neste Barousse -, à concevoir, avec des partenaires privés, le projet Télé-imagerie médicale mobile (Timm). Pour ce projet expérimental, qui s’appuie sur un partenariat avec l’hôpital de Lannemezan, un consortium public-privé a été créé (voir encadré).
Équipements de pointe, très haut débit et personnels de l’hôpital
Concrètement, un camion de 10 mètres de long sur 3 mètres de large, doté d'une connexion satellitaire très haut débit, de panneaux solaires et, surtout, d'équipements médicaux de pointe autorisant cinq types d'imagerie médicale a circulé durant près d’un an dans un bassin de vie de 120.000 habitants, entre les Hautes-Pyrénées et le sud de la Haute-Garonne.
Inauguré à Tarbes en juillet 2017, le camion Timm a desservi une cinquantaine de maisons de santé, d'établissements pour personnes âgées dépendantes et de structures médicosociales pour réaliser des images en radiologie, mammographie, rétinographie, dermatoscopie et télé-échographie. "Après une période de réglages et d'étalonnages des équipements -pour les liaisons satellitaires ou encore le système d'optimisation des tournées –plus de 1.000 actes ont été réalisés en itinérance dans le camion Timm", souligne le chargé de mission de la communauté de communes Neste Barousse, Maxime Lagarde, qui a participé au montage du projet. Les patients étaient accompagnés de personnels mis à disposition par le centre hospitalier de Lannemezan : un manipulateur en radiologie, un aide-soignant possédant un permis poids-lourds pour conduire le camion, et, occasionnellement, une infirmière. Quant à la télé-échographie, c'est un robot pilotable à distance - une première mondiale - qui était utilisé pour ausculter les patients.
Téléconsultation par des spécialistes en visioconférence sécurisée
Les patients pouvaient ensuite utiliser un service de téléconsultation leur permettant de dialoguer en visioconférence avec des spécialistes situés à Paris, Bordeaux, Toulouse voire en Suisse, qui analysaient et leur expliquaient les images réalisées avec le matériel de Timm. Une prestation assurée par une entreprise (voir encadré) qui organise des rendez-vous à distance en assurant la sécurité et la confidentialité de l'ensemble des échanges de données médicales. La particularité de la liaison satellitaire, fournie par Airbus, était en effet d'être cryptée, toutes les informations transitant par un réseau privé et des serveurs répondant aux normes de sécurité sur les données de santé.
Centaines de trajets en ambulance évités
L'expérimentation a pris fin septembre 2019, au grand dam des habitants qui s'étaient habitués au passage du camion Timm. "Cette expérience nous a montré qu'il y avait non seulement une attente pour ce service, mais aussi un modèle économique de la prise en charge des patients à redéfinir. Car avec Timm des centaines de trajets en ambulance ont été évités. Selon l'étude économique réalisée dans le cadre du projet, 100.000 euros pourraient être économisés chaque année pour la seule assurance maladie" tient à souligner le chargé de mission. Affaire à suivre.
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